Lettre ouverte au maire par l’opposition.

Monsieur Le Maire, comme vos concitoyens, nous attendons de vous des réponses claires et publiques sur un dossier jusqu’ici resté pour le moins opaque.

Vous avez donc signé le 10 novembre 2021, l’acte d’acquisition des parcelles de la Cantine du Moulin blanc concernées par un projet immobilier de grand luxe, pour la somme de 1 882 129, 70€, sans que la moindre information ne soit faite aux élu.e.s et aux habitant.e.s. <br>

• Pourquoi, Monsieur Le Maire, avoir agi ainsi, vous dispensant de toute communication publique alors que l’acte engageait lourdement la collectivité locale ?
• Pourquoi, Monsieur Le Maire, avoir pris ce risque, le 10 novembre 2021, de l’achat du site de la Cantine du Moulin blanc alors que vous saviez qu’un recours était engagé devant le conseil d’état, et que la décision pouvait conduire à la suspension du projet ?
• Depuis, Monsieur Le Maire, avez-vous signé l’acte de vente des parcelles tout juste acquises au Groupe Océanic, porteur du projet immobilier ?
Si oui, pourquoi acheter pour vendre ? Le promoteur ne pouvait-il pas acheter directement à BMA ? Quel est donc l’intérêt de l’opération si ce n’est porter des frais d’actes au budget communal ? Si oui encore pourquoi ne pas l’avoir rendue publique ? Et si non, pourquoi ne pas l’avoir fait ?
• Le site fera l’objet d’une dépollution, dont le coût est chiffré à 1 million d’euros comme vous l’avez annoncé Monsieur Le Maire. Pourquoi l’étude préalable n’a-t-elle pas été rendue publique ? Quelle démarche a été mise en œuvre pour estimer le niveau de pollution ? Quelles normes ont été appliquées pour évaluer l’importance de la pollution ? Quelle méthode sera mise en œuvre pour dépolluer, avec quel objectif ? Comment le coût de la dépollution a-t-il été estimé ? Qu’est-il prévu pour contrôler les étapes de dépollution et s’assurer du service fait ?
• Le risque de submersion marine est déjà avéré sur cette zone, et sera amplifié par la montée des eaux liée à l’évolution climatique. Comme vous le savez en tant que Vice-Président Littoral et Espaces Sensibles de Brest Métropole, faisant écho aux conséquences attendues, le groupe des élus de la gauche sociale et écologie qui siègent au Conseil Métropolitain dont Mme Vefa Kerguillec (Vice-Président Eau et Assainissement) a souhaité dans le numéro de février de Sillage la mise en œuvre d’une démarche proactive pour intégrer les risques d’inondation par submersion dans les règles d’urbanisation sachant que les rapports du GIEC sont de plus en plus alarmants. De récents séismes ont de plus fragilisé la piscine voisine. Comment ces risques sont-ils anticipés par le promoteur ? En cas d’incident ou d’accident, Monsieur Le Maire, en quoi la responsabilité de la commune, signataire du permis de construire, est-elle engagée ?
Jusqu’ici, Monsieur Le Maire, les arguments des opposants majoritaires sur la commune, n’ont pas été entendus par vous-même. Comment peut-on se dire démocrate et faire fi de la volonté populaire ? Pour rappel 53% des votants ont dit «Non» au projet immobilier lors des élections municipales, et 2800 « amoureuses et amoureux de la rade » ont signé la pétition pour en réclamer la suspension.
Monsieur le Maire, vous avez déclaré dans la presse (Le Télégramme de Brest, édition du 11 mars 2022) que dans ce dossier « on ne peut aucunement parler d’opacité…». L’invitation vous est lancée de faire la démonstration de votre volonté de transparence en répondant clairement et publiquement à ces questions qui interrogent la posture de gouvernance, la conception de la démocratie locale, la politique d’urbanisme et l’état des relations entre les élus et les promoteurs privés.

Les élu.e.s « Vert Le Relecq-Kerhuon »
Marion MAQUINGHEM
Sonia Le CORRE
Gérard MARSOLLIER

Les élu.e.s « Marchons pour Le Relecq-Kerhuon »
Armelle COFFIN
Laurence GARRIGUES-KERHASCOËT
Georges BARBIER
Jean-Marie FOURMANTIN