Maîtrise du risque d’inondation des parkings du projet immobilier du site de la Cantine : la politique de l’autruche ?

Risque d'INONDATION DES PARKINGS
DE LA CANTINE

Depuis l’élection de l’actuel Conseil Municipal du Relecq Kerhuon, les représentants des deux listes minoritaires, Verts le Relecq-Kerhuon et Marchons pour le Relecq-Kerhuon ont interrogé M. le Maire sur les risques d’inondation du site de la Cantine, site sur lequel un permis de construire un ensemble immobilier a été accordé à la SARL Rosalie / Groupe Océanic.
Le risque de submersion marine est avéré sur cette zone, et sera amplifié par la montée des eaux liée à l’évolution climatique. Aussi, nous souhaitons savoir comment ce risque majeur a été anticipé par le promoteur et en quoi la responsabilité de la commune pourrait être engagée en tant que signataire du permis de construire. M. Le Maire nous a répondu lors du conseil municipal du 1er Avril 2021 que les experts et la justice se sont prononcés et ont balayé le sujet du risque de submersion.
Mais à cet égard, le dossier disponible au Service Urbanisme apporte des informations qui ne peuvent qu’interroger. Il indique que le niveau maximum des marées selon le SHOM se situe à +3,90 m, ce qui a priori n’anticipe pas l’élévation du niveau de la mer attendu sous l’effet du réchauffement climatique (on sait que la région Brestoise est particulièrement impactée : +30 cm depuis 300 ans selon le SHOM soit 2 fois plus que l’élévation moyenne du niveau de la mer rapporté par le GIEC pour la même période).

Le dossier précise aussi que si l’entrée du parking souterrain dont la construction est prévue par le projet se situe à +5,60 m, les zones de stationnement Nord et Sud prévues au niveau n-1 se situent respectivement à +2,74 m et +1,90 m soit à 1,16 m et 2,00 m au-dessous du niveau maximum des marées. Ces niveaux interrogent donc sur le choix d’implanter des parkings souterrains dans un tel contexte et conduisent à se demander si des dispositions sont prévues pour éviter tout risque d’inondation par infiltration, ce que le dossier ne précise pas.


Bien qu’interrogé lors du Conseil Municipal du 5 octobre 2021, M. Le Maire du Relecq-Kerhuon a indiqué qu’il considérait que les sujets abordés de façon récurrente (et à ses yeux excessive) par les listes minoritaires avaient été traités, que les réponses avaient été données et qu’en conséquence le débat était clos. Cette décision a effectivement été appliquée lors du Conseil Municipal du 9 décembre 2021 puisque les élus de la liste Marchons pour le Relecq-Kerhuon n’ont pas reçu de réponses à cette occasion. Il s’avère que cette question des risques d’infiltration d’eau dans les parkings souterrains n’avait jamais été abordée antérieurement en Conseil Municipal.
Par courrier du 24 décembre 2021, M. Le Maire a indiqué aux élus de la liste Marchons pour le Relecq-Kerhuon que le Groupe Oceanic Immobilier qui est porteur du projet a connaissance de ses obligations comme tout professionnel et qu’il s’assurera que ces obligations seront respectées. A l’évidence, ce n’est donc pas le choix de la prévention qui prévaut au Relecq-Kerhuon mais celui du contrôle a posteriori. Or le risque est qu’en matière d’inondation des parkings, les mesures curatives soient très difficiles à opérer si à l’avenir il fallait en mettre en oeuvre. Il est de plus probable qu’elles seraient alors à la charge de la collectivité.

Cette position de M. Le Maire est d’autant plus notable que le groupe des élus de la gauche sociale et écologie qui siègent au Conseil Métropolitain et auquel appartient Mme Vefa Kerguillec (Vice-Président Eau et Assainissement) a rédigé un article intitulé « Submersions marines : un risque à anticiper » dans le numéro 243 de février 2022 de Sillage, le magazine de Brest Métropole et de la ville de Brest. Cet article promeut une démarche proactive pour intégrer les risques d’inondation par submersion dans les règles d’urbanisation sachant que les rapports du GIEC sont de plus en plus alarmants sur la montée des eaux en lien avec le réchauffement climatique. Rappelons à toute fin utile que M. Le Maire du Relecq-Kerhuon est Vice-Président Littoral et Espaces Sensibles de Brest Métropole.

Préoccupés par la sécurité de leurs concitoyens, les élus de la liste Marchons pour le Relecq-Kerhuon en sont réduits à attirer l’attention des futurs acquéreurs de places de parking du futur ensemble immobilier du site de la Cantine, projet porté contre vents et marées (politiques au sein du Conseil Municipal, climatiques à l’avenir) par la majorité municipale et à leur recommander de se préoccuper autant que nécessaire des risques d’inondation auxquels ils pourraient être confrontés et par conséquent de leur propre sécurité.

les risques du projet
immobilier de la cantine

Le plan de prévention des risques inondations actuel doit donc être abrogé. Nous voulons qu’un nouveau plan de prévention des risques soit adopté afin de limiter l’urbanisation de cette zone inondable et de limiter l’exposition des personnes aux risques.

Au titre de l’exercice de son pouvoir de police administrative, le maire a l’obligation d’assurer la sécurité des citoyens. Actuellement, il y a un aléa lié à la présence de la mer, dès lors que cette zone deviendra habitable il y aura un risque entraînant la vulnérabilité de nos citoyens et de leurs biens. 

Le projet immobilier de la Cantine a trois conséquences

– il crée un risque en exposant des personnes et des biens aux inondations ;

– il aggrave l’aléa lié à la présence de la mer en modifiant les conditions d’écoulement de l’eau ;

– une fois urbanisée, cette zone sera sujette à dégâts ce qui va se traduire par un coût pour la collectivité. 

L’urbanisation à outrance de cette zone augmente le risque. Postérieurement à son approbation, le plan de prévention des risques a valeur de servitude d’utilité publique. De cette manière, nous pourrons aboutir à la suppression de ce projet et à la réalisation d’un projet bénéficiant directement à tous les citoyens.